LE LIVRE: La proposition selon laquelle il y aurait un programme systémique dans les textes du corpus saussurien actuellement connu est le résultat d’une révision des méthodes de lecture.
Dans la nouvelle façon de lire Saussure que décrit le présent ouvrage, la valeur d’un texte n’est pas tant son sens que sa pertinence relative dans la représentation qu’on se fait du système. Comme dans un puzzle, les différents sites du corpus entrent en relation par solidarité. Ainsi les notes saussuriennes ne sont-elles pas interprétables isolément, mais constituent les « arguments serrés » d’un « système à bâtir ».
Selon le modèle de lecture adopté, les textes saussuriens se présentent ou bien sous la forme d’une théorie générale inachevée, ou bien – comme ici – sous celle de paradigme scientifique définitivement ouvert. Prenant appui sur le corpus élargi aux Écrits de linguistique générale, le présent essai dégage niveau par niveau l’architecture d’une grammaire enfouie sous les ronces, tel le château de la Belle au bois dormant, depuis un siècle.
L'AUTRE: Le Professeur Jacques Coursil est né en 1938 à Paris, de parents martiniquais nés à Fort de France. Etudes musicales, et autres, à Paris. En 1958-1961, Jacques Coursil voyage en Afrique de l’Ouest, précisément pendant la période de décolonisation. Il séjourne longuement à Dakar où il est accueilli dans l’entourage de Sédar Senghor.
Retour en France où il enseigne la littérature et poursuit sa formation musicale.
En 1965, Malcolm X vient d’être assassiné. Coursil part pour les Etats-Unis où il restera dix ans. Il débarque à New York dans l’agitation des Civil Rights [La Lutte pour les Droits de l'Homme et contre le Racisme euro-américain anti-Noir] (NdS), l’avènement du free jazz (new thing), des happenings en art, des protest et des mouvements hippies. Pendant toutes ces années, il va avoir l’occasion de côtoyer et de travailler avec les plus grands musiciens américains tant de la scène du Jazz que celle de la musique contemporaine. (.../...)
Pendant ses années new-yorkaises dominées par la musique, la littérature, les arts et l’agitation politique, Jacques Coursil va découvrir quelque chose d’autre qui, selon lui, est tout aussi passionnant : la linguistique et la logique mathématique. Il va se détacher petit à petit de la scène musicale, enseigner de nouveau et retourner à l’université. Rentré en France, il décide de se consacrer à une carrière universitaire, ce qui l’emmène à soutenir deux thèses, l’une en Lettres (1977) et l’autre en Sciences (1992). Il enseignera en alternance la littérature et la linguistique théorique, d’abord en France, puis en Martinique et enfin aux Etats-Unis à l’université de Cornell et enfin à l’université de Californie à Irvine. Ce cursus fait de lui une des voies les plus écoutées sur le corpus de Ferdinand de Saussure ou sur les théories générales de linguistique moderne, comme l’atteste la portée de ses articles et de son livre, La Fonction Muette du Langage, paru chez Ibis Rouge en 2000. Pendant toute cette époque d’activités littéraires et scientifiques, la pratique de la musique ressemble pour Jacques Coursil à une rivière souterraine (ou à un laboratoire d’alchimiste). Il travaille en secret le souffle continu, les articulations, les « coups de langue » sans relâche jusqu’à ce que cette trompette qu’il aime se mette à chanter, à danser et à parler : obsession de clarté et d’émotion du timbre. Il y a du Clark Terry, du Jimmy Owens, du Hugh Masakela dans cette démarche: sans doute; les trompettistes de Jazz, Jacques Coursil les aime et les admire tous.
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Parution : Décembre 2015
Nombre de pages : 248
Format : 13,5 x 21,5 cm
ISBN : 978-2-35935-113-2